Nous partageons aujourd'hui avec vous le récit de Steve qui est littéralement tombé amoureux de l'Islande lors d'un premier voyage il y a quelques années. Plusieurs s'en sont suivi par la suite. Il nous raconte ce souvenir et ses premières aurores avec passion comme si c'était hier 🙂
Il y a quelques années de cela, fin 2013, au hasard d'une discussion avec une amie proche, nous discutions de différents phénomènes naturels après avoir vu un documentaire et notamment des aurores boréales. Phénomènes que nous rêvions de voir tous les deux depuis bien longtemps. Presque sur un coup de tête, nous nous sommes mis en quête de répertorier les lieux où ces belles de nuit étaient visibles non loin de la France. L'Alaska ? Trop loin ! La Laponie ? Le Groenland ? Trop chers ! Puis nous sommes tombés sur cette petite île perdue au milieu de l'Atlantique Nord : L'Islande !
L'Islande... Pour beaucoup ce nom rime singulièrement avec neige, froid, glace comme le laisse supposer son nom. Ça a tout d'abord été notre première pensée, puis curiosité oblige, une petite recherche sur Google Images plus tard nous a laissé entrapercevoir des paysages d'une beauté époustouflante. Sans réfléchir plus que cela, nous partons en quête de billets d'avion. Les tarifs nous ont tout d'abord fait pâlir jusqu'à ce que nous tombions sur les prix d'une célèbre compagnie low cost orange et blanche qui propose des vols directs pour Reykjavik au départ de l'aéroport de Bâle-Mulhouse pour le tiers du prix de n'importe quelle autre compagnie. La réflexion ne dura pas bien longtemps et nous voilà avec notre voyage programmé pour l'automne suivant.
Nous voilà donc, dix mois plus tard avec nos valises, sortant de l'aéroport international de Keflavik. Première chose frappante, la température. Nous sommes fin octobre et la différence de température avec notre Alsace natale est à peine perceptible, mais si le vent souffle avec vigueur à, selon une expression islandaise, "vous décorner un viking". La semaine qui s'annonce nous prévoit un KP oscillant entre 2 et 3, suffisant pour espérer observer ce que nous étions venus voir.
Les deux premières soirées ne nous ont pas permises une quelconque observation, les nuages s'étant gentiment invités à la fête. Mais la nuit suivante, ce fût la première, bien qu'avec le recul elle fût d'une rare timidité avec ce que l'on a pu observer plus tard. Vers minuit, nous repérons dans le ciel la ligne grisâtre au zénith qui traverse tout le ciel de part en part. Interpellés par le phénomène nous restons dehors à l'observer jusqu'à ce qu'à une extrémité, une légère lueur verte et dansante se déclenche avant de traverser l'intégralité du ciel en quelques minutes avant de disparaître. Aussi léger et furtif que fut le phénomène, nous sommes restés comme deux enfants les yeux levés vers le ciel. "L'inconvénient" de l'Islande pour observer les aurores boréales, c'est que la grande majorité d'entre-elles ne se révèlent qu'au zénith, donc l'obligation d'être continuellement à l'extérieur à vous décrocher la tête est là.
Comme il faut bien s'occuper la journée, nous nous offrons quelques escapades dans le sud du pays, et là, toutes les photos et vidéos que l'on peut voir sur l'Islande sont sans commune mesure avec ce que vos yeux verront sur place. Des paysages dantesques, des cascades absolument magnifiques, des phénomènes géothermiques après chaque virage. Vous pouvez faire des kilomètres et des kilomètres de route sans croiser âme qui vive, ni voiture, ni maison, rien, juste vous et cette nature sauvage. Pour illustrer, sur la fameuse route 1 qui fait le tour de l'île, sur un tronçon d'une cinquantaine de kilomètres, nous n'avons croisé personne, pas même un virage, une très longue ligne droite où vous pouvez croiser moutons et chevaux qui se promènent parfois librement ici et là. Nous ne sommes même pas à la moitié du séjour que nous répétions déjà sans cesse que nous reviendrons.
Le coup de foudre pour ce pays a été presque instantané, tant pour ses paysages, son côté sauvage et brut que pour ses habitants. Jamais je n'ai rencontré de personnes aussi chaleureuses et accueillantes. L'hospitalité doit être écrite dans les gênes du pays. Pour la petite anecdote, lors du second jour de notre séjour, malgré une violente tempête, nous étions tout de même sortis. Deux degrés et des vents montant à 140 km/h, je vous laisse imaginer notre état après une petite heure de marche. Transis de froid, nous cherchons un lieux chaud pour prendre un petit café et nous tombons sur un fast-food où nous commandons donc notre café. Au moment de sortir le portefeuille, l'employée nous sourit et nous dit "no charge, it's free !" comprendre par-là pour les non-anglophones que c'est gratuit. Et en effet, dans énormément de lieux en Islande, la plupart des boissons chaudes sont gratuites. Et ce n'est qu'un petit exemple parmi tant d'autre de l'hospitalité islandaise.
Un an plus tard, nous revenons au même endroit, durant une semaine à nouveau. Le KP prévisionnel oscille toujours entre 2 et 3 et nous avons même la chance sur deux nuits consécutives d'observer de faibles mais nombreuses aurores qui occupent une majeure partie du ciel durant une bonne heure. Mais nous avons quand même cette petite pointe de frustration puisque le phénomène reste tout de même très timide par rapport à ce que l'on peut voir sur internet ou à la télévision. Après deux années à arpenter le sud de l'Islande, nous projetons donc d'y revenir l'année suivante, toujours à la même période, mais cette fois-ci pou découvrir le nord de l'île dans le secteur d'Akureyri tout proche du 66ème parallèle.
Nous étions partis à la base pour un voyage en Islande et nous revoilà, encore un an plus tard, pour la troisième année consécutive dans ce beau pays. Et ce dernier voyage, en octobre dernier, a fini de nous convaincre que l'Islande est vraiment un pays à part et absolument magnifique. Les paysages des hautes terres d'Islande mêlant fjords, cascades, canyons, volcans, lacs et la liste seraient encore très longue, vous laissent sans voix à chaque instant, particulièrement dans la région de Myvatn où le décor peut radicalement changer en l'espace de deux cent mètres. Ce lieu a par ailleurs la réputation de présenter tous les décors possibles de l'île sur quelques kilomètres carrés.
Mais ce qui nous a ébloui dans le nord du pays, ce sont bien les aurores boréales qui ont été divines ! Nous avons eu l'immense chance de passer une semaine entière avec un KP6... Autant vous dire que nous avons passé l'immense majorité de nos soirées dehors, appareils photos pointés vers le ciel. Là nous en avons vu par grappes entières, tous les soirs, très puissantes, illuminant même parfois tout le ciel derrière les nuages. Ce que nous avons pu observer cette année a fait passer les aurores vues en 2014 et 2015 pour de vulgaires lampions, tellement le phénomène était puissant cette semaine-là. Je croise d'ailleurs les doigts pour en revoir d'aussi belles en février prochain pour ma grande première en Islande en plein hiver ! Par ailleurs pour les photographes en herbe (ou pas), la plupart des réglages que j'ai pu observer pour prendre les aurores boréales en photos ne semblent pas bien fonctionner en Islande, pour quelle raison je ne sais pas. Si vous avez un objectif capable de descendre à F1,8 privilégiez-le ! Mais si vous avez un objectif 18-55 mm classique, cela ne vous arrêtera pas. Sur les trois années ce sont les mêmes réglages qui sont revenus systématiquement, les voici : F3,5, ISO 1600, baissez la luminosité à -3,0 et une ouverture minimale à 4 secondes est suffisante mais peut être augmentée si le phénomène n'est pas extrêmement lumineux.
Si un jour vous souhaitez découvrir un pays mêlant un paysage à couper le souffle et observer des aurores boréales, je ne peux que vivement vous conseiller l'Islande, sans faire d'offense à la Laponie bien entendu (l'Islande c'est quand même mieux, mais je ne vous ai rien dit). Faites juste attention à ne pas vexer ces chers islandais en vous moquant des elfes et des trolls... 60% des islandais croient réellement en leur existence. Ne commettez donc pas cet impair-là, il ne vous le pardonneront pas. Tout comme traiter les chevaux islandais de "poney" en raison de leur petite taille. Cette remarque-là pourrait vous valoir des regards bien noirs.
Gastronomiquement parlant, c'est la fête du poisson, des fruits de mer (vous vous en doutez bien) et de l'agneau ! Si vous vous y rendez un jour, n'hésitez surtout pas à faire une halte au Kaffi Duus de Keflavik ou à l'Icelandic Fish and Chips du port de Reykjavik. Croyez-moi que vos papilles s'en souviendront très longtemps. L'hôtellerie, étant donné le peu de places disponibles, est à un tarif relativement élevé, donc vous pouvez privilégier aisément un petit Guesthouse comme celui de Petursborg que nous avions choisi près d'Akureyri situé au bord du fjord avec une pollution lumineuse totalement inexistante idéale pour observer ce que vous savez !
L'Islande n'étant pas si petite que ça, la location d'une voiture sur place est un impondérable. Mais attention, privilégiez les petites sociétés de location, renseignez-vous bien sur internet sur l'agence que vous choisissez et évitez absolument les grands groupes qui risquent de vous réserver de bien mauvaises surprises en vous appliquant des pénalités importantes sans réelles raisons. Prenez bien toutes les assurances possibles : gravier, cendres, sables, etc... la nature islandaise étant relativement sournoise dans ces petites colères sans compter certaines routes très "surprenantes" faites de trous et de bosses où dépasser les 20 km/h serait une folie, mais c'est plus un avantage qu'autre chose, vos yeux auront bien plus de temps pour s'émerveiller des décors !
Allez une fois en Islande, vous y retournerez. C'est une certitude, une promesse !
Et pour finir, voici 2 vidéos réalisées par Steve qui vous donnera surement encore plus envie d'y aller 🙂