Si vous l'avez raté hier soir au JT de France 2, voici le reportage diffusé au sujet des samis et leur combat sur leurs droits et le changement climatique.
Les samis sont le dernier peuple autochtone d'Europe. Ils sont environ 100 000 dispersés en Laponie (Norvège, Suède et Finlande). En Suède, ils sont une minorité : 20 000 sames, moins que la population de Kiruna la plus grande ville du nord de la Suède.
Victoire des samis après un combat de plus de 10 ans en Suède
Depuis 10 ans les samis du village de Girjas bataillent pour faire reconnaître leurs droits sur les activités de chasse et de pêche. Le 23 janvier 2020, la cour suprême suédoise (plus haute autorité du pays) leur a donné gain de cause. Ce qui signifie qu'ils peuvent désormais décider des autorisations de permis de chasse et de pêche à accorder dans la vallée de Girjas longue de 5000 m2, terre des rennes.
C'est une victoire pour les sames mais cette décision fait grincer les non samis pour diverses raisons : certains veulent aussi pécher et chasser et considèrent que ce n'est pas aux éleveurs de rennes de décider. La population non same craint aussi que cette décision fasse jurisprudence et que les samis puissent bloquer tout développement économique (lignes de train, mines de fer ou encore les éoliennes) ce qui aurait un impact sur la vie des non samis qui ont besoin d'activités pour gagner leur vie et continuer à vivre ici.
C'est un sujet complexe qui mêlent 2 points de vue et pour le moment l'état Suédois ne semble pas avoir réagit suite à cette décision. Et si l'on en croit cet article (en), les esprits s'échauffent dans le comté de Norrbotten. Des carcasses de rennes ont été retrouvées et les menaces envers les éleveurs fusent aussi bien en personne que sur les réseaux sociaux. On espère en tous cas que tout ceci ne va pas dégénérer et ré-ouvrir les plaies du peuple same longtemps discriminé.
Protéger la nature et combattre le changement climatique
Pour les sames, tout cela est aussi une bataille contre le changement climatique. L'activité humaine a clairement un impact et les effets néfastes sur la nature se font sentir de plus en plus chaque hiver. Cette année, le niveau d'enneigement atteint des records et ce n'est pas une bonne chose pour les animaux. Les rennes par exemple qui cherchent leur nourriture en grattant le sol, n'arrivent plus à sentir le lichen et à y accéder. Cela pose un vrai problème pour les troupeaux qui sont en liberté et peinent à s'alimenter. Les éleveurs sont obligés depuis quelques années d'apporter de la nourriture supplémentaire pour que les rennes survivent à l'hiver. Les animaux sauvages comme les élans se rapprochent des habitations par manque de nourriture, etc.
Depuis 4 ans, nous passons nos hivers en Laponie et notons ces changements nous aussi : grosses variations de températures d'un jour sur l'autre, des redoux, des hivers plus courts, etc. Et surtout, nous discutons beaucoup avec nos amis sames qui évoquent avec nous leurs problématiques et leurs inquiétudes face à tous ces changements.
La Laponie et l'Arctique sont des régions qui attisent bien des convoitises au détriment de la nature et de leur population alors qu'il y a urgence si l'on souhaite préserver notre planète.